Basé sur le site de Moulinot à Stains, en Île-de-France, Amadou pilote au quotidien le déploiement du tri des biodéchets dans les collectivités. Il revient sur ses missions et sur l’importance de la sensibilisation des usagers dans la chaîne de valorisation des déchets. Pour cela, il peut compter sur son équipe d’éco-animateurs qu’il gère de manière engagée et passionnée au quotidien.
Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Amadou et j’ai 6 ans d’expérience dans le secteur des biodéchets. C’est durant mes études d’agroécologie, et plus précisément au cours d’un stage sur un site de compostage, que j’ai découvert la valorisation des déchets et que j’ai souhaité me spécialiser dans ce domaine. En 2019, j’ai rejoint une structure de l’Économie Sociale et Solidaire qui m’a permis de travailler au plus près du terrain et des collectivités. Cette expérience m’a permis d’approfondir mes connaissances sur les impacts des déchets et leur lien avec l’environnement, tout en développant une vision d’ensemble des enjeux environnementaux.
J’ai ensuite rejoint Moulinot en août 2023 pour y occuper le poste de chef de projet pour le déploiement des contrats de tri à la source des biodéchets alimentaires.
En quoi consiste votre métier ?
Concrètement, j’accompagne les collectivités dans la sensibilisation et la distribution de solutions de collecte, dès la phase de lancement du contrat avec Moulinot. Je mets alors en place tout le dispositif opérationnel et humain nécessaire à la réussite du projet. C’est moi qui coordonne les équipes, organise la logistique de distribution et veille à ce que la sensibilisation des habitants soit menée de manière claire, pédagogique et efficace.
J’encadre une équipe de huit éco-animateurs que je recrute à l’aide du service RH. Je les forme ensuite durant deux jours, en abordant à la fois les consignes de tri, les enjeux environnementaux, le discours à tenir auprès des habitants et la méthodologie de sensibilisation. Une fois qu’ils sont sur le terrain, je suis chargé de construire leurs plannings, de répartir les zones d’intervention et de superviser leurs actions au quotidien, que ce soit en porte-à-porte ou lors de stands d’information.
J’agis sur 3 secteurs :
- Le plus important est celui d’Est Ensemble, qui regroupe les communes de Bobigny, Bondy et Noisy-le-Sec, sur lequel je gère à la fois la sensibilisation et la distribution. Nous avons distribué 10 000 bacs chez les usagers et installé 300 abris-bacs dans l’espace public en début d’année.
- À Cergy-Pontoise, j’interviens uniquement sur la sensibilisation autour du compostage, avec plus de 1 300 personnes rencontrées chaque mois en porte à porte.
- Enfin, sur le territoire de Grand Paris Seine & Oise, j’organise la logistique pour la distribution des composteurs, sans intervention directe en sensibilisation cette fois.
En parallèle, je gère tout l’aspect logistique des projets : commandes des solutions de tri, suivi des livraisons, contrôle des matériels fournis par nos fournisseurs… Je rédige également les bilans de mission et les rapports annuels pour les collectivités partenaires.
Enfin, je participe activement à la formation continue des éco-animateurs au centre de formation Moulinot.
Quelles sont les compétence clés pour exercer votre métier ?
Il faut être à l’écoute, patient, réactif et toujours prêt à s’adapter. Mon travail repose sur de la gestion humaine : je dois garder mes équipes motivées, même lorsqu’elles travaillent parfois dans des conditions difficiles (météorologie notamment). Il faut aussi être organisé, rigoureux, et savoir trouver des solutions continuellement.
Qu’est-ce qui vous a amené à rejoindre Moulinot ?
Je suis arrivé en Île-de-France pour des raisons personnelles et avec l’envie de donner plus de sens à mon travail, tout en restant dans l’accompagnement des collectivités. J’avais déjà entendu parler de Moulinot, et j’étais attiré par leur démarche, ses valeurs écoresponsables pour le retour au sol, et son ancrage dans l’économie sociale et solidaire. J’ai donc proposé ma candidature et ça a fonctionné.
Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre travail ?
Ce que j’apprécie, c’est l’impact concret du travail de sensibilisation. Quand on constate que les chiffres de tonnages collectés sont en hausse suite à notre intervention, je me dis que notre action a vraiment du sens. J’aime également accompagner mes équipes dans leur progression, les voir être fières de leur travail, s’investir, proposer des idées. Il y a une vraie dynamique collective, et c’est très motivant.
Y a-t-il un moment marquant ou une fierté que vous souhaiteriez partager ?
Je suis très fier de mon équipe qui a des retours très positifs des usagers. Après un simple échange sur le pas de leur porte, beaucoup prennent conscience que chaque action compte et modifient leur façon de faire. C’est dans ces moments-là que l’on mesure toute la portée de notre mission. Je suis aussi très fier de la relation de confiance que l’on a su construire avec certains territoires, comme Est Ensemble. Notre collaboration est fluide et efficace depuis le début.
En quoi votre rôle est un maillon essentiel dans la valorisation des biodéchets ?
J’interviens au tout début de la chaîne de valorisation. Si la sensibilisation est bien menée, les habitants comprennent mieux l’intérêt du tri des aliments à la source, et par conséquent, le tonnage et la qualité du tri augmentent.
Enfin, comment voyez-vous l’impact de votre travail sur l’environnement ou sur la société ?
Je suis convaincu que notre travail de sensibilisation a un impact réel sur la transition écologique. Les biodéchets qui sont triés ne sont pas incinérés : ils sont transformés en biogaz – pour permettre aux usagers de se chauffer ou au bus de rouler – et en fertilisant les terres agricoles. Ils participent ainsi à un modèle circulaire plus vertueux. Pour moi, chaque geste de tri, chaque habitant sensibilisé, chaque bac distribué est une petite pierre apportée à un changement profond et nécessaire de notre société.