Dans les coulisses du métier de chef de secteur chez Moulinot : interview croisée de Fatoumata et Dominique

À Stains et Réau, deux sites clés de Moulinot Compost & Biogaz en Île-de-France, Fatoumata et Dominique assurent au quotidien le bon déroulement des collectes de biodéchets. Ils partagent la même exigence de terrain et un engagement pour une logistique fluide, humaine et durable. 

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Fatoumata : Je m’appelle Fatoumata, j’ai 43 ans, un BTS et plusieurs licences en poche, liées au transport. Je cumule 23 ans d’expérience dans ce secteur. C’est à travers un poste chez Veolia que j’ai découvert l’univers des biodéchets. Cela m’a plu et j’ai voulu approfondir mes connaissances sur ce sujet. En 2022, j’ai rejoint Moulinot en tant que cheffe d’équipe, avant d’évoluer au poste de cheffe de secteur au sein de l’équipe exploitation chez Moulinot Compost & Biogaz à Stains, en Seine-Saint-Denis.

Dominique : Moi c’est Dominique, je suis titulaire d’un BTS Action commerciale, et j’ai travaillé une vingtaine d’années dans le commerce avant de me lancer dans l’auto-entrepreneuriat. Puis la vie m’a poussé à me reconvertir : j’ai passé mon permis poids lourd dans le cadre d’un projet qui, finalement, n’a pas abouti. Peu de temps après une première expérience en tant que chauffeur, Moulinot m’a proposé de les rejoindre en 2023. Depuis, j’ai gravi les échelons jusqu’à devenir chef de secteur sur le site de Réau, près de Melun.

En quoi consiste votre métier ?

Fatoumata : Mon rôle consiste à coordonner les opérations de collecte des biodéchets pour qu’elles soient les plus fluides possible. Je supervise une quarantaine de chauffeurs répartis sur 3 trois shifts par jour, 7 jours sur 7. De plus, je veille à ce que chaque tournée soit effectuée en temps et en heure, dans le respect des règles de sécurité et des bonnes pratiques de collecte. Et enfin, je travaille aussi en lien étroit avec l’atelier mécanique pour garantir la disponibilité des camions, gérer les pannes, etc., avec l’administration des ventes pour coordonner les demandes spécifiques (passage supplémentaire, rattrapage), et, bien sûr, avec notre usine, qui est notre exutoire, pour garantir que les flux de biodéchets soient gérés de manière optimale.

Dominique : Mes missions sont sensiblement les mêmes sur mon site : encadrer les chauffeurs, organiser les collectes en veillant que tout se passe sans accroc, réagir aux imprévus… La différence est que mon équipe est un peu plus restreinte – une dizaine de chauffeurs sur 2 shifts par jour, du lundi au vendredi.Il m’arrive régulièrement de partir en tournée et de vider moi-même les compacteurs. Je suis un peu le “joker” de l’équipe, toujours prêt à intervenir pour que tout se passe bien, dans les temps et dans le respect du cahier des charges des clients. 
Avec Fatoumata, nous gérons au total 2 000 points de collecte en Île-de-France auprès de divers clients : collectivités, établissements scolaires, cantines d’entreprises, entreprises, particuliers…

Qu'est-ce qui vous a amené à rejoindre Moulinot ?

Fatoumata : C’est un ancien collègue m’a parlé de Moulinot. J’étais bien dans mon poste de l’époque mais il a su piquer ma curiosité. J’ai rencontré le directeur d’agence, et le feeling est tout de suite passé. J’ai senti que je pouvais apporter quelque chose et grandir avec un projet qui a du sens.

Dominique : J’étais à un stade de ma carrière où j’avais besoin d’un nouveau souffle. La collecte, ça a été un pari. J’ai recommencé en bas de l’échelle, et, très vite, j’ai réussi à évoluer et retrouver ce que j’aime et sais faire : gérer, organiser et avoir des responsabilités

Qu'est-ce qui vous motive le plus dans votre travail ?

Fatoumata : Être au cœur de l’action, piloter une équipe, gérer les imprévus et faire en sorte que tout fonctionne. Aussi, je suis fière de contribuer à un projet à la fois environnemental et social. Car en plus de contribuer à la revalorisation des déchets, j’ai la chance d’être marraine de salariés en insertion professionnelle chez Moulinot. C’est un vrai projet humain qui donne encore plus de sens à ce que nous faisons.

Dominique : Ce qui me motive, c’est la satisfaction du travail bien fait. J’aime que les collectes se déroulent sans accroc, que mes chauffeurs se sentent bien, que les clients soient contents. C’est intense, mais je viens travailler avec plaisir.

un moment marquant à partager ?

Fatoumata : Je me souviens d’un jour particulièrement dense où sept chauffeurs étaient absents. Il a fallu réorganiser les tournées en temps réel, ajuster les trajets, redispatcher les collectes… Tout le monde s’est mobilisé pour soutenir Moulinot avec une formidable énergie et la volonté de bien faire. À la fin de la journée, nous avons réussi à collecter tous les clients sans aucune chute ni plainte, et nous étions encore plus soudés.

Et puis, il y a eu cette nuit où le point de vidage de notre exutoire est tombé en panne. Il était minuit lorsque notre président, Stéphane Martinez, est arrivé sur le site. Impossible pour lui de rester chez lui en sachant que l’usine était à l’arrêt. Jusqu’à 3h30 nous avons organisé ensemble le déplacement des véhicules et poussé les déchets à la main pour libérer de l’espace. Son engagement ce soir-là m’a profondément impressionnée. Respect.

Dominique : Je dirais que ce qui me marque le plus globalement, c’est la satisfaction du client, jour après jour. Quand tout se passe bien, c’est ma plus grande fierté.

en quoi vos rôles sont-ils essentiels dans le chaîne de valorisation des biodéchets ?

Fatoumata : En tant que chefs de secteur, nous sommes au cœur de la logistique des collectes, une véritable plaque tournante pour l’exploitation. Que ce soit sous la pluie, dans le vent ou en pleine canicule, nous sommes toujours présents, pleinement conscients de l’importance de la continuité de notre service. Sans cette régularité, les tournées seraient interrompues, les plannings désorganisés et la coordination compromise.

Dominique : Exactement. Tous les services peuvent ralentir, mais l’exploitation, elle, ne s’arrête jamais. On est le point de départ. Si les biodéchets n’arrivent pas à l’usine, il n’y a rien à valoriser. C’est une responsabilité de tous les instants.

Comment voyez-vous l’impact de votre travail sur l’environnement ou sur la société ?

Dominique : Je suis fier de participer à une chaîne qui transforme les déchets alimentaires en énergie ou en fertilisant. C’est concret, utile, et on sent qu’on sert une cause. Et puis, travailler dans une entreprise où la direction reconnaît notre engagement et nous donne les moyens de bien faire, ça fait aussi la différence.

Fatoumata : Je partage cette fierté, et j’ajouterais qu’on valorise non seulement les biodéchets, mais aussi les parcours de vie grâce à l’insertion sociale. Nous avons un réel impact social.