Sur le site de Moulinot Pays de La Loire, dédié à la collecte et la valorisation des biodéchets, deux hommes aux parcours bien différents œuvrent au quotidien à donner une seconde vie à nos restes alimentaires. Rencontre avec Mathias, responsable de site, et Guillaume, adjoint valorisation. Tous deux incarnent l’engagement de Moulinot pour une économie circulaire locale, ancrée dans l’humain.

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Mathias : Après l’obtention d’un BTS Métiers de l’eau et d’une licence pro en protection de l’environnement, gestion de l’eau et des déchets, j’ai travaillé plusieurs années dans le traitement de l’eau et la méthanisation. J’ai rejoint Moulinot en septembre 2024 en tant que responsable valorisation du site de déconditionnement à Angers.
Guillaume : Moi, c’est Guillaume, j’ai 48 ans et je suis adjoint valorisation sur le même site que Mathias. Avant cela, j’ai été exploitant agricole pendant plus de 20 ans, en vaches laitières. Suite à des problèmes de santé et des difficultés économiques, j’ai dû arrêter et me suis mis à la recherche d’une nouvelle opportunité. J’ai intégré Moulinot Pays de la Loire en août 2024.
En quoi consiste votre métier ?
Mathias : Concrètement, mon rôle est de superviser les apports de biodéchets qui arrivent sur le site et de veiller au respect de la réglementation à toutes les étapes de la revalorisation. Je suis donc de près les équipes et les collectes pour pouvoir garantir la traçabilité de ces dernières auprès de la DREAL (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).
Je m’occupe également du paramétrage et du contrôle de la machine qui prépare les biodéchets sous forme de soupe organique. Cette dernière doit être de haute qualité puisqu’elle est ensuite orientée vers des agriculteurs méthaniseurs agricoles du département, pour fertiliser des terres agricoles. Je m’assure donc notamment que cette soupe respecte les seuils maximaux d’indésirables (verres, plastiques, caillou) et les règles sanitaires strictes.
C’est un travail de précision, qui demande rigueur, autonomie et adaptabilité.
Guillaume : De mon côté, je seconde le responsable valorisation dans le pilotage de la plateforme. Je m’occupe aussi de l’accueil des chauffeurs, du déchargement des camions et du tri des collectes. En fonction de leur contenu, je décide du type de traitement à effectuer. En parallèle, je m’assure que le site reste continuellement propre pour répondre aux normes d’hygiène strictes.
Mon expérience d’agriculteur m’aide beaucoup : hygiène, autonomie, sens de l’organisation… ce sont des compétences qui me servent tous les jours ici.
Qu'est-ce qui vous a amené à rejoindre Moulinot ?

Mathias : Ce qui m’a attiré, c’est le défi d’arriver sur un poste en même temps que la mise en service de l’usine. J’avais déjà des connaissances en méthanisation, mais ici, j’ai eu l’opportunité de tout mettre en place dès le début et de contribuer à l’évolution du projet. Et puis, le courant est bien passé avec Édouard qui est le directeur du site. Je sentais que j’allais pouvoir m’investir dans un projet porteur de sens.
Guillaume : Même si je ne viens pas du secteur de la valorisation des biodéchets, j’avais quelques notions de méthanisation. J’ai vu en Moulinot une chance de me reconvertir tout en gardant un lien avec la terre et mon ancien métier d’agriculteur. Et comme Mathias, j’ai eu un très bon contact avec Édouard lorsque je l’ai rencontré, donc j’ai tenté ma chance.
Qu'est-ce qui vous motive le plus dans votre travail ?
Mathias : Ce qui me plaît, c’est de contribuer à une boucle vertueuse. Au lieu d’enfouir ou incinérer les déchets, Moulinot leur donne une seconde vie et les valorise pour produire de l’énergie et fertiliser les sols. Cela a un réel impact sur l’environnement, ça a du sens.
Guillaume : Pareil, j’apprécie le fait que les déchets deviennent ressources. Et puis j’aime faire partie d’une équipe, travailler avec des profils très différents, ne plus être seul comme je l’étais dans mon métier d’agriculteur. Il y a une vraie bonne ambiance, on s’entraide. Je me sens bien ici, utile, et en phase avec mes valeurs.
un moment marquant à partager ?
Mathias : Le jour où la machine de reconditionnement a démarré, après un mois de préparation intense. Voir l’installation fonctionner pour la première fois, c’était une belle satisfaction.
Guillaume : Pour moi, c’est le fait d’avoir participé à l’installation de l’usine. Je suis fier d’avoir contribué à l’organisation qui a permis de lancer le site dans les délais impartis. Et je suis fier qu’on m’ait fait confiance pour ça.
en quoi vos rôles sont-ils essentiels dans le chaîne de valorisation des biodéchets ?
Mathias : Nous formons le pont entre la collecte et nos partenaires agriculteurs. Sans le site de déconditionnement des déchets alimentaires, il n’y a pas de valorisation possible en méthanisation.
Guillaume : C’est aussi une question d’hygiène et de rigueur. Un site propre, bien géré, c’est essentiel pour garantir une valorisation de qualité. C’est une responsabilité que je prends très à cœur.